Récupération des ARCHIVES du COGEPOMI Adour

Pour les fins connaisseurs de la situation locale des migrateurs du basin de l'Adour, seul fleuve français où se pratique encore une pêche commerciale des saumons en France, le COPEPOMI, Comité de Gestion des Poisson Migrateurs du bassin de l'Adour est le genre de comité Théodule spécifiquement élaboré pour occulter la directive Habitats Faune Flore de 1992. Ce n'est pas un hasard si le décret qui met en place cet écran de fumée date du 16 février 1994, c'est-à-dire quelques mois avant la transposition de la directive en juin de la même année.
Ensuite, il suffira de répéter et d'asséner invariablement que la directive Habitats, comme son nom abrégé l'indiquerait, n'est là que pour protéger les habitats pour que la quasi totalité des intervenants en soient convaincus et ignorent que la directive protège aussi les espèces et notamment les poissons migrateurs sur le territoire national, et de façon stricte au sein d'une aire NATURA 2000 dédiée.
C'est justement ce qui survient en septembre 2016 pour l'Adour, événement qui aurait du sonner le glas de la pêche commerciale pour les espèces en danger comme la Grande Alose et la Lamproie et apporter de sévères restrictions pour le saumon, dont la situation n'est guère plus brillante.
Mais tout continue comme d'habitude, bien entendu, puisque l'objectif du COGEPOMI est de maintenir la pêcherie commerciale le plus longtemps possible, ce qui est incompatible avec l'objectif de l'aire NATURA 2000 qui est de restaurer et de maintenir les espèces migratrices dans un état de conservation favorable.
Révéler cette supercherie est tâche difficile puisque, depuis plus de 20 ans désormais, les seules publications émanent du secrétariat du COGEPOMI qui n'est autre que l'administration, en l'occurrence la DREAL Nouvelle-Aquitaine.
Notre demande d'invitation au COGEPOMI avait été traitée par le mépris en 2018. Notre demande de transmission des archives du COGEPOMI avait été explicitement refusée début 2019.
Pour un comité qui se targue à chaque page d'être le champion de la concertation et de la transparence, il n'en fallait pas plus pour nous convaincre du contraire.
En août 2019, la saisine de la CADA puis du tribunal administratif auront facilement raison du refus de la DREAL et nous prenons ainsi connaissance de 10 ans d'archives qui nous dévoilent tous les dysfonctionnements de ce COGEPOMI, dirigé par un seul fonctionnaire depuis une génération.
Ces archives seront une pièce maîtresse de l'offensive juridique menée contre le COGEPOMI Adour, justement rebaptisé COGEPIPO Adour.