top of page
0_FILET DERIVANT EN ACTION (3).JPG
FILET DERIVANT BARRE DE L'ADOUR.jpg

Les filets dérivants 

Le filet dérivant n'est pas statique comme les filets fixes, par définition calés dans la colonne d'eau par des ancres ou des poids reposant au fond de la mer. À l'inverse, le filet dérivant n'est que modérément lesté de façon à flotter dans la colonne d'eau à la hauteur souhaitée. C'est l'entraînement passif du filet flottant par le courant qui le fait dériver et lui permet ainsi de se porter passivement au devant de la trajectoire des poissons et de les intercepter, comme le ferait une toile d'araignée invisible que le vent nous plaque sur le visage. C'est imparable. Ce déplacement passif du filet dérivant est le fondement de son action, tout particulièrement efficace en milieu estuarien.

 

Ces filets ont été ou sont encore utilisés pour cibler de nombreuses espèces comme le hareng et d'autres espèces pélagiques, le bar, le requin, le thon albacore dans le golfe de Gascogne, le thon rouge en Méditerranée, le poisson volant en Martinique, les acoupas en Guyane, le maigre, les aloses et la lamproie en Gironde, ou tous les migrateurs anadromes dans l'Adour (alose, lamproie, salmonidés).

Le principe de fonctionnement du filet dérivant lui confère une efficacité si importante qu'elle a déclenché une polémique mondiale à cause des dégâts occasionnés sur les cétacés, les tortues, les requins et bien d'autres espèces pélagiques. Une interdiction progressive en mer est en cours :

  • La réglementation communautaire et internationale interdit tous les filets dérivants de plus de 2500 mètres.

  • Depuis 2002, l'usage de tous les filets dérivants est interdit pour cibler les Thons, Bonites, Auxides, Brème de mer, Marlins, Voiliers, Espadon, Coryphènes, Requins et Céphalopodes. La non observation de cette interdiction pendant des années a coûté très cher à la France à la suite d'une condamnation spectaculaire par la Cour de Justice Européenne en mars 2009 : c'est l'affaire des « thonailles » en Méditerranée.

  • Depuis 2008, tous les filets dérivants sont définitivement interdits dans les eaux de la mer Baltique, des Belts et de l’Øresund,

  • L'Union Européenne a l'intention d'interdire tous les filets dérivants dans l'Union Européenne : même si sa dernière tentative a été repoussée par la France en 2014, sa proposition d'interdiction totale est toujours d'actualité.


 

La pêche maritime professionnelle dans les estuaires des migrateurs anadromes que sont le saumon, les aloses et la lamproie marine se pratique exclusivement au filet dérivant.

Cette exclusivité s'explique parce qu'il est idéal pour capturer les amphihalins en estuaire : 6 des 7 espèces amphihalines qui sont encore autorisées à la pêche commerciale en France ne peuvent être pêchées qu'avec ce seul engin de pêche, parce qu'il est « particulièrement adapté à la pêche en estuaire ».

 

Le filet dérivant en estuaire s'attaque donc à des espèces toutes en danger d'extinction.

C'est ce qui se passe notamment dans l'Adour où la pêche de toutes ces espèces est encore autorisée.

L'association a attaqué cette pratique sur l'Adour et sur le bassin versant de la Gironde, c'est-à dire dans la Dordogne, la Garonne, le Lot mais aussi dans l'estuaire de la Gironde et devant son embouchure.

Le 9 juillet 2021, le tribunal administratif de PAU a suspendu dans l'Adour fluvial les filets dérivants ciblant aloses et lamproies.

Le 13 janvier 2022, le tribunal de Bordeaux suspend la pêche maritime au filet fixe et au filet dérivant dans l'estuaire de la Gironde au nom de la protection des migrateurs amphihalins, esturgeons en tête.

Le 18 mars 2022, le tribunal de BORDEAUX suspend le plan de gestion des poissons migrateurs (PLAGEPOMI) du bassin de l'Adour au nom de la pêche au filet dérivant des aloses et des lamproies. Le 30 mars, il prononce la même sanction pour le PLAGEPOMI Garonne-Dordogne où la pêche de la lamproie était encore autorisés.

Le 22 avril, le tribunal administratif de PAU suspend les deux arrêtés annuels landais et pyrénéens qui autorisaient la pêche au filets dérivant des aloses, lamproies et saumon.

bottom of page