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Classification des rivières à saumon françaises

La NASCO (ou OCSAN en français) est l’organisation intergouvernementale pour la conservation du saumon de l’Atlantique nord. Elle regroupe tous les pays bordant l’Atlantique nord, autant côté américain qu’européen. La France en fait partie à travers l’Union Européenne.

Depuis 1983, l’organisation a interdit les pêches ciblées de saumon dans les eaux extra territoriales des États où se limite sa compétence juridique (au delà de 12 milles nautiques) et lutte contre les pêcheries mixtes qui prennent des saumons de plusieurs origines dans les zones de grossissement en haute mer.

Oui, mais voilà, le saumon passe nécessairement dans les eaux territoriales puis dans les eaux intérieures des États membres pour aller frayer dans sa rivière natale.

On comprend que la NASCO ne contrôle qu’une partie des choses. Elle tente néanmoins de réguler les pêcheries en rivière et réussit à imposer un système de classification des rivières à saumon, commun à tous les pays.

L’association remarque que cette classification française n’a jamais été transmise à la NASCO et la demande donc à l’État français qui reste muet, comme souvent.

Le document sera transmis par l’administration quelques heures seulement avant la clôture de l’instruction du recours qu’elle nous a obligé à introduire.

Chacun pourra le consulter et vérifier le statut “officiel” du statut de conservation des saumons de sa rivière favorite. Le résultat pour l’Adour, la Nive, et les deux gaves d’Oloron et de Pau, il fallait s’en douter, n’est ni défini ni coté avec ce commentaire de Normand “À définir. Évaluation depuis 2016 : risque modéré”.

Tout est fait pour ne pas inquiéter la pêche professionnelle. Par contre, juste à côté où il n’y a pas de pêche professionnelle, comme la Nivelle et la Bidassoa, le risque d’extinction est explicitement reconnu …

En conclusion, en rendant un classement inachevé pour le seul bassin encore soumis à la pêche professionnelle et en le transmettant in extremis sous la menace de la justice après avoir bloqué sa diffusion pendant plus de deux ans, le comportement de l’administration est cousu de fil blanc, idéal pour protéger les pêcheurs professionnels au filet dérivant dont elle est le meilleur avocat. Un tel comportement reste très révélateur puisqu’il est aux antipodes de celui que l’administration devrait adopter pour avancer dans la bonne direction : celui du sauvetage de trois espèces à l’agonie.


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